Petit article lisible sur le site du REFORME à ce sujet :
http://www.reforme-meteor.net/debut-dactivite-des-perseides-2016/Peut-on encore imaginer passer quelques nuits dehors au milieu du mois d’août sans imaginer lever les yeux vers le ciel pour observer pendant ce qu’il est communément appelé « les nuits des étoiles filantes » ?
Même si cette idée qui consiste à croire qu’on ne peut observer des météores (synonyme d’étoile filante) qu’au mois d’août reste tenace, il est cependant vrai que les Perséides (qui sont la source de la pluart des météores observés aux alentours du 12 août) peuvent parfois être impressionnantes, comme lors du dernier passage de la comète à l’origine de la pluie météorique, 109P/Swift-Tuttle, au début des années 1990 (les ZHR ont alors régulièrement frôlé, voire dépassé les 250). Depuis cette période, les Perséides ont continué d’être actives, avec des ZHR* (Zenithal Hourly Rates) d’environ 60 à 120 en fonction des années, avec quelques poussées exceptionnelles à 160 (en 2004), voire 180 (comme en 2009).
La pluie météorique des Perséides est en effet associée aux poussières libérées par le noyau de la comète 109P/Swift-Tuttle. poussières qui sont libérées lorsque, suffisamment proche du Soleil (ce qu’elle fait tous les 130 ans environ), les glaces à la surface du noyau se subliment (passent directement de l’état solide à l’état gazeux), entraînant avec elles les particules rocheuses qu’elles contiennent. Comme l’orbite de la comète passe reativement près de celle de notre planète, tous les étés, entre le 17 juillet et le 24 août, notre planète traverse le nuage de météoroïdes (c’est ainsi qu’on appelle ces particules rocheuses) laissé par la comète sur son sillage depuis des milliers d’années. Lorsque l’un de ces météoroïdes a une trajectoire qui l’amène a rencontrer la Terre, il pénètre alors dans l’atmosphère à un vitesse relative de 59 km/s, et toute personne observant le ciel à ce moment là verra apparaître une traînée lumineuse : un météore (ou étoile filante).
Nous commençons donc à traverser ce nuage dès la mi-juillet. ensuite, au fur et à mesure que le temps avance, la densité de particules augmente, car notre planète s’enfonce de plus en plus profondément dans le nuage. Et le nombre de météores observés augmente en conséquence. Le maximum est atteint lorsque nous arivons au coeur du nuage, ce qui arrive tous les ans, aux alentours du 11-12 août, ce qui donne naissance au maximum dit « classique », dont le ZHR déjà évoqué oscille entre 60 et 120. En 2016, ce maximum « classique » est prévu le 12 août, entre 13h et 15h30 TU. Donc… en plein jour pour l’Europee. Cependant, les nuits précédant et suivant le maximum ne doivent pas être négligées ! Car le maximum peut être décalé par rapport aux prévisions, et surtout, l’activité est tout de même forte plusieurs dizaines d’heures avant et après le pic d’activité !
Qui plus est, cette année pourrait être une année « exceptionnelle », au même titre que 2004 et 2009. En effet, quelques heures avant le maximum principal, la Terre devrait croiser des zones encore plus denses en météoroïdes, associés très précisément au passages au périhélie** de la comète 109P/Swift-tuttle en 1079, 1479 et 1862. Tout devrait ainsi commence dès le 11 août 2016, vers 23h TU (1h du matin, le 12/08, heure locale française). Car nous devrions pénétrer au plus profond des tores libérés par la comète en 1479 et 1862 le 11/08, vers 23h30 TU. Ce qui pourrait engendrer un pic d’activité assez intense, mais dont l’amplitude est encore sujette à discussions. Ces premiers pics pourront donc largement être observés depuis l’Europe, puisque l’horaire est bien plus favorable ! Ils seront suivi, 5h 30m plus tard, par un potentiel deuxième pic secondaire associé au passage au plus profond du tore de particules libérées en 1079, le 12/08, vers 5h TU, donc au moment où le Soleil se lèvera. Ce qui ne sera pas une raison pour ne pas tenter de voir la montée en puissance de ce potentiel deuxième pic d’activité. Et les observateurs radio n’ont aucune excuse pour le manquer…
Quelques petits rappels : le radiant*** des Perséides est, comme son nom l’indique, localisé dans la constellation de Persée, entre cette dernière et Cassiopée. Il est donc très bas sur l’horizon en début de nuit. Mieux vaut donc privilégier les observatiosn en seconde moitié de nuit, sauf dans la nuit du 11 au 12 août, pour laquelle les premiers pics d’activité pourraient se dérouler en milieu de nuit, vers 23h TU. A noter également que la Lune sera, pour les observateurs en visuel, une gêne considérable, car elle sera gibbeuse pendant la période du maximum. Essayez donc de minimiser son impact, en la masquant physiquement avec un obstacle, bâtiment ou relief. Et plus vos cieux seront transparents, moins les effets délétères du phare sélène seront multipliés ! Par contre, tout voile brumeux, ou tout aérosol ne fera qu’amplifier le voile lumineux.
*ZHR : nombre de météores théorique qu’un individu peut voir en une heure, dans des conditions parfaites (ciel noir, et radiant au zénith). Le nombre de météores réellement observé sera moindre que le ZHR.
**périhélie: passage au plus du Soleil d’un astre, lors de sa révolution autour de notre étoile. C’est lors du passage au périhélie des comètes que les poussières sont libérées en quantité par ces dernières, sous la sublimation de la glace qui les compose.
***radiant : point virtuel de la voûte céleste d’où semblent provenir, par un effet de perspective, tous les météores issus d’une même source.